Les cagots

Les cagots
Les cagots est le nom donné à ces hommes et ces femmes qui ont fait l’histoire de HAGETMAU. Durant des siècles pourtant, cette population sera mise au ban de la société dans le sud-ouest.

L’hypothèse la plus populaire et courante est celle suivant laquelle les cagots étaient à l’origine des lépreux qui vivaient réprouvés, à l’écart de la société afin de ne pas transmettre leur maladie. Leurs descendances, même s’ils n’étaient pas malades, étaient considérées comme des parias.

Exclus de société

Cagots 3

Ils étaient victimes d’une certaine discrimination, qui se traduisait par des règles de conduite précise, des lois orales voire écrites. Ils vivaient dans des quartiers en périphérie des villes comme à Hagetmau, voire avaient leurs propres hameaux. La cause précise de cette exclusion est inconnue, mais plusieurs théories tentent de l’expliquer par une différence liées soit à leur origine (des étrangers), soit à leur religion (des protestants).

Leurs habitations étaient reconnaissables à la figure d’homme en pierre qu’ils avaient l’obligation d’apposer au-dessus de leur porte d’entrée, dont un exemplaire authentique a été retrouvé à Hagetmau.

Ils ne pouvaient se marier qu’entre eux et ne devaient pas se mélanger au reste de la population. On les disait reconnaissables à leur haleine qui infestait l'air autour d'eux, à l'absence de lobe à l'oreille, à leurs lèvres épaisses et aux petits grains sur la peau. On bêlait sur leur passage par allusion aux oreilles coupées des moutons, ou alors on se touchait l'oreille en ricanant, tout en refusant de boire après eux dans l'eau des fontaines. Il leur était interdit d'habiter en ville où ils n'étaient autorisés à pénétrer qu'entre le lever et le coucher du soleil. Ils ne pouvaient marcher pieds nus et devaient désigner sans les toucher les aliments qu'ils voulaient acheter. Jamais ils ne franchissaient le seuil de la porte d'un moulin où leur présence jugée impure aurait pu contaminer le blé, ni se mêler aux danses et aux fêtes villageoises, ni fréquenter les cabarets.

Professions

Les cagots ne pouvaient pratiquer qu’un métier touchant au bois car ce dernier ne transmettait pas la maladie dont la lèpre. Les seuls métiers qu'ils pouvaient exercer étaient ceux de charpentier, menuisier, bûcheron, tonnelier, sabotier, autant de professions que les autres habitants repoussaient par peur de passer pour des Cagots. Menuisiers, ils faisaient des cercueils et, suite logique, ils devenaient croque-morts. Charpentiers, ils montaient des colombages, charpentes et travaillaient à la construction de châteaux, églises, clochers. Les professions interdites étaient pour eux : l'élevage des animaux domestiques et leur vente, meuniers, vendangeurs, cabaretiers, boulangers, pâtissiers, rôtisseurs ...

Religion

Leur vie religieuse était également réglementée puisqu’ils devaient rentrer dans l’église par une petite porte sur le côté (notamment à Doazit ou encore à Brassempouy) et disposaient de leur propre bénitier. A leur mort, ils n’étaient pas libérés de leur infamie, puisqu’ils étaient enterrés à part hors des murs du cimetière ou dans un carré prévu à cet effet.

À partir du XVIIème siècle, sous Louis XIV, les cagots peuvent acheter leur indépendance en payant une sorte d’impôt auprès de l’intendant du Béarn. Les interdits allant à leur encontre sont alors censés être levés, mais en réalité cela ne leur permet pas de s’intégrer réellement à leur société pas plus que la Révolution française.

Beaucoup de Cagots migrent alors à l’étranger. Leur véritable inclusion commence à la fin du XVIIIème siècle, avec le premier mariage d’une Cagote avec un non-cagot en 1788, voire au début du XIXème siècle avec les premiers enterrements de Cagots dans les cimetières communs (1810-1820).

Les cagots sont des personnages de Gascogne assez présents dans l’histoire hagetmautienne, à partir du XIIème-XIIIème siècle. A la fin du XVIIIème siècle, une dizaine de familles vivait à Hagetmau dans le quartier des cagots. Ce sont les précurseurs de la tradition chaisière qui a marqué l’histoire de la ville.