La mairie et son histoire

La mairie et son histoire
Les pelles mécaniques ont anéanti en quelques heures, un jour de Juin 1971, l'ancienne mairie située place de la République. De nombreuses personnes d'un âge respectable, ont eu le cœur serré de voir s'effondrer cet édifice, qui leur rappelait énormément de souvenirs. Il leur semblait voir partir un peu d'elles-mêmes. La vie est malheureusement parsemée d'impératifs cruels contre lesquels on ne peut rien.
Ancienne Mairie Juin 1971 2

Située en plein centre, place de la République, les bâtisseurs eurent l'idée géniale de lui donner une vocation multiple : halle aux grains, marché, salle des fêtes, bureaux de la mairie, salle du juge de paix et des services administratifs, etc.. 
 
Les murs latéraux étaient soutenus par cinq arcades reposant sur quatre piliers de pierre douce et, en bout, sur des coins bâtis. Sur la façade, une seule arcade. Derrière, deux petites et une grande. A l'intérieur, les poutres de l'étage reposaient sur dix solides colonnes. Il n'était pas rare de voir les promeneurs s'arrêter devant ces belles pièces de bois et s'interroger sur leur provenance.
 
La plus grande surface de l'étage était occupée par une salle. Dans chaque coin, une porte donnait accès à quatre bureaux, dont l'une au secrétariat de la mairie. Dans cette salle avaient lieu autrefois les représentations théâtrales. Toutes les noces y dansaient. C'est là que se tenaient les réunions politiques en période électorale, et les séances du conseil municipal. 
 
Face à l'entrée, furent mises en évidence les armoiries de la Gascogne et de Hagetmau. Sur les murs de côté étaient présentés, collés sur des panneaux de bois, les célèbres croquis de Cel le Gaucher qui ornaient les affiches de courses landaises.
 
Tous les dimanches matins, au-dessous, se tenait un marché aux légumes. A cet emplacement, avait lieu, pour la fête, une exposition des produits de basse-cour, dans le cadre du comice agricole cantonal.
 
Sur la façade en 1920, fut ajouté un balcon qui donnait mieux à l'ensemble, l'allure d'un bâtiment officiel. On y accédait par deux portes, celle du bureau du maire et celle du palier placée au sommet de l'escalier. La troisième, percée pour la symétrie, était consignée. A ce balcon se présentaient, le dimanche suivant les élections, après les désignations du maire et de la municipalité, tous les membres du Conseil Municipal nouvellement élus.
 
Au sommet de la façade, sous un campanile, une cloche marquait autrefois les heures indiquées par une horloge placée plus bas, au centre d'un fronton. Cette sonnerie cessa lorsque fut mise en service l'horloge de l'église.
 
Au lendemain de la libération, le Docteur Edouard CASTERA prononça depuis le balcon, un long discours. Il y exprimait sa joie de la victoire et annonçait qu'il reprenait sa place de maire, abandonnée sur l'ordre du gouvernement de Vichy. M. Henri DUVUGNAU, président de la Délégation spéciale qui l'avait remplacé, se trouvait à ses côtés. En face, sur la place encore creusée de tranchées qui n'avaient pas servi, se dressait un socle portant quelques inscriptions. Il était dégarni de la belle statue en fonte de Pascal Duprat, enlevée par les Allemands pour les nécessités de la guerre.
 
L'immense bâtiment ne répondait plus aux besoins actuels. La vétusté de l'immeuble exigeait d'énormes réparations. Son architecture ne pouvait supporter des modifications valables. La mairie fut transférée provisoirement à la Maison des associations pendant la construction des nouveaux bâtiments, dans le quartier de Turré. Lieu actuel de la mairie.