Histoire

Histoire
Hagetmau est une ville forte en histoire. De St Girons à Henry IV en passant par Corisande, ils ont fait l'histoire de la commune...

La ville est traversée par le Louts, petit affluent de l’Adour, dont les rives ont été peuplées dès la préhistoire, comme en témoignent les nombreux vestiges découverts. Au cours du IVème siècle, envoyés par le Pape Libère, des missionnaires, dont Girons, viennent à Hagetmau dans le but d’évangéliser la population.

Capturé et martyrisé par les Wisigoths, l’apôtre est alors enterré à Hagetmau et un petit édifice de bois est bâti afin de le célébrer.

Le site devient rapidement une destination de pèlerinage prisée et réputée « miraculeuse ». Sous l’impulsion d’une communauté de religieux, le lieu de dévotion se transforme en une petite agglomération : Saint Girons de Hayet. La légende veut qu’au cours d’une expédition, Charlemagne ordonna la construction d’un sanctuaire de pierre plus digne de la renommée du saint. Ravagé par les Vikings en 859, il faudra attendre le XIème siècle pour le voir remplacé par une abbaye.
Rattachée au royaume de Navarre, la bourgade n’en poursuit pas moins son développement. Le château, appartenant à la famille seigneuriale de Lescun, devient alors un lieu de pouvoir et de vie incontournable. D’illustres personnages croiseront son chemin, comme le Roi Edouard Ier d’Angleterre, en visite sur son royaume en octobre 1287, ou le Roi Henri II de Navarre, qui y meurt en mai 1555.

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Corisande

En 1457, grâce au jeu du mariage, le domaine tombe entre les mains de Odet d’Aydie, Conseiller du Roi Louis XI. La seigneurie demeurera un temps dans cette famille avant de revenir, faute de descendance de ses petits-enfants, à un lointain cousin : Paul d’Andoins. La fille de ce dernier, Diane (qui, romanesque, prendra le nom de Corisande), en épousant le 16 août 1567 le Comte Philibert de Gramont, pousse le domaine dans cette puissante maison.
Dans le même temps, la ville est durement touchée par les Guerres de Religion. En 1569, l’armée huguenote, aux ordres de Jeanne d’Albret, incendie l’abbaye et disperse les reliques de Saint Girons. Cette période annonce le début d’une époque troublée au cours de laquelle troubles et épidémies se succèderont. Parallèlement, symbole de la puissance de la ville, le château est de plus en plus délaissé par la famille Gramont. Définitivement abandonné en 1763, il est pillé et démoli au début du 19ème siècle.

A la Révolution, le vent de « laïcisation de la vie publique » qui souffle entraîne l’exil des chanoines et l’abandon de l’église.

Avec le XIXème, l’ouverture de voies de communication devient une priorité dans le pays. C’est ainsi que naît la route nationale 133, longeant alors la ville. Hagetmau connaît ainsi un développement de son activité industrielle et de ses échanges. Cette modernité pourtant porteuse d’espoir va, cependant, rapidement s’avérer décevante pour la population, dont les conditions de vie ne s’améliorent pas. Face à l’absence de réforme politique et sociale, la population gronde. Alors que la révolution se prépare, Hagetmau connaît en 1848, une forte poussée républicaine. Emmenée par Pascal Duprat, Député et enfant du pays, celle-ci s’opposera vivement à la politique de Napoléon III. Devant cette contestation, le Prince-Président ordonnera l’arrestation de Pascal Duprat et son exil. Malgré son éloignement, il ne cesse de s’intéresser aux affaires de la France et se portera candidat à plusieurs élections successives. Nommé Ministre plénipotentiaire de la IIIème République au Chili, il meurt en 1885 sur le bateau qui le ramène en France.

Au cours des années récentes, Hagetmau connaîtra le succès économique et commercial, mais également les heures sombres des conflits mondiaux. Ainsi, lors de la Deuxième Guerre Mondiale, la ville se retrouve au cœur de la ligne de démarcation. Elle sera un lieu privilégié de passage vers la zone libre. Hagetmau devient aussi une zone de parachutage de matériel destiné au maquis landais. Il est possible de retrouver cet épisode historique dans le roman de Joseph Joffo Un sac de billes.